Ô Toulouse ! ou presque. Ô Jaipur, en fait - Day 1

Publié le par Pascal

Car, comme me l'a fait remarquer un charmant indigène qui ne voulait pas du tout m'escroquer "France, Toulouse, La Ville Rose, like Jaipur, Pink City".

J'avais donc décidé, pour mon premier week-end en dehors de Delhi (il est quand même grand temps de voir ce pays, je rentre dans moins d'un mois, bordel), j'ai choisi de passer 2 jours à Jaipur, qui est la capitale de l'état du Rajasthan. C'est censé être très joli, seulement 300 km de Delhi (4h de train quand même), ca se visite en tout pile 2 jours, parfait, let's go dans Pink City.

Première étape, le voyage. Il faut donc aller à la gare de New Delhi acheter un billet. Ca va être le bordel, trop bien, enfin un peu d'Inde dans ce monde de brutes. Mais en fait non, en checkant les horaires sur site internet de l'IRC, la SNCF locale, je vois qu'on peut acheter ses billets sur Internet, et imprimer son billet. Trop simple, mais allons, sacrifions au modernisme.

Après avoir essayé de comprendre le bordel des différentes classes indiennes, je finis par acheter un billet basique, dans un train super express de la mort (60 km/h en moyenne, tout est relatif), dans un wagon AC, parce que bon, on est un connard d'occidental ou pas. 20 euros A/R, pour 4h dans chaque sens, repas inclus, c'est honnête.

Nous voila donc un beau samedi matin, a 6h du mat', à la gare de Gurgaon (parce que le train met une heure pour faire Delhi Gurgaon, ca promet), c'est moins typique que New Delhi Railway Station, mais ca fait gagner 2heures de dodo, on va pas s'en plaindre.

Oh chouette, y a des super panneaux electroniques qui indiquent les trains, les wagons, tout ca. S'ils étaient allumés, ca serait encore plus classe, mais bon, rien que pour alimenter ces panneaux, ca doit correspondre a la conso électrique du bidonville d'à côté, soyons relatifs.

Montage dans le train, buvage du Welcome Tea, mangeage du breakfast, rebuvage de Tea, endormage a Jaipur, et à 11H, avec a peine une demi heure de retard, here is Jaipur Jonction, fort bien.

Premier aspect charmant de la ville (très touristique, même si c'est la basse saison), il faut appeler l'hotel, qui envoie un rickshaw de confiance pour venir me chercher, et lui donner un mot de passe, pour éviter les rabatteurs en tout genre qui m'amèneraient, sous des prétextes de oufs, dans les hotels ou ils touchent une commission.

Une fois à l'hotel, découverte de ce qu'on a pour 500 roupies la nuit, une chambre mega grande avec 2m50 de lit, AC, c'est pas mal. Mais on n'a pas que ça à foutre, bordel, il est temps d'aller voir la ville.

Je reprend le même rickshaw, vu qu'il a l'air honnête. Il m'appelle un peu trop "my friend" pour l'être, mais ca doit être un des moins malhonnêtes dirons nous.

Nous sommes partis, le rickshaw c'est vraiment le meilleur truc pour se mettre dans l'ambiance d'une ville indienne. Pour mourir aussi c'est pas mal.

Au programme du premier jour, découverte de la vieille ville, "Pink City", qui s'appelle comme ça depuis que le Maharadjah local a fait repeindre toute la ville en rose pour souhaiter la bienvenue au Prince de Galles qui venait y faire du bobsleigh au XIX° siècle. Effectivement, c'est rose, repeint souvent (trop ?), un peu flashy. Tous les batiments anciens sont repeints pareil, du coup ils font un peu toc, dommage.

Sur le chemin, découverte du symbole de la ville, le Hawal Mahal, Palais des Vents. C'est oune escroquerie ! Les photos sont prises de telle manière qu'on imagine un truc énorme, alors qu'en fait non, du tout. Ca fait 10m de haut, c'est super kitsch, on ira voir en détail si on a le temps, mais passons.

Direction le City Palace, palais du Maharadjah de Jaipur, qui existe encore (et ne sert strictement à rien, bien entendu), et qui vit dans une partie du palais. C'est en plein milieu de la vieille ville.

C'est assez joli, faut l'avouer. Encore des conditions de visites horrible, on doit être 5 occidentaux à tout casser, et quelques indiens, alors qu'en haute saison, c'est noir de cars d'Allemands en tongs chaussette.


Ici, le Hall des Auciences privées du Maharadjah. Les "petites" jarres en argent lui ont servi à transporter l'eau du Gange nécessaire à ses ablutions quand il est parti dire bonjour au roi à Londres.


La résidence actuelle du Maharadjah. Les autres batiments (roses) sont à mon goût trop repeints, ca fait vraiment carton pâte...

Voila l'endroit où on accueillait les hôtes de marque à l'époque. Assez choupi, quand même.

Mais bon, effectivement, il n'y a pas grand chose à voir, seules quelques salles sont ouvertes, vu que le Maharadjah vit encore là. Une expo d'armes (faut vraiment être un geek des dagues pour y passer plus de 30 secondes), de vêtements indiens, bref, des trucs bien quand on a plus de 2 jours sur place.


Etape suivante, juuuuuste à côté du palais (une rue à traverser, soit seulement 70 propositions de rabatteurs en tout genre, une bonne moyenne), un complexe d'astronomie établi par le Maharadjah vers 1730. Ce brave monsieur était assez found of d'astronomie, et a envoyé des émissaires a lui à travers le monde pour voir ce qu'il se faisait de mieux en matière d'instruments, et a décidé de se construire les siens, a peine 18 fois plus gros que ceux des autres. Pas du tout mégalo, le mec.

Mégalo, certes, mais brillant. Certains instruments sont assez remarquables (surtout si le fucking soleil s'était pas planqué sous un nuage juste quand j'ai visité le truc, avant de recommencer à me cramer la gueule juste après).

Ah oui, petite parenthèse. Dans le Rajasthan, il fait chaud, chaud, chaud, chaud, et sec, avec PLEIN de soleil. Mon front (qui remonte vachement haut, en plus), s'en souvient encore, la couche supérieure de son épiderme moins. Presque comme la 4 à 18h un lundi soir, pour être imagé.

Donc, de superbes instruments, qui permettent de repérer la positions du soleil, des constellations du Zodiaque, et de la mère d'Elie Roux par rapport à tout ça. En photo, forcément, ça rend pas grand chose. Mais, par exemple, le gnomon énorme (10m de haut), qui permet de voir évoluer l'ombre portée le long de graduations qui délimitent un intervalle de 2 secondes; c'est assez classe. On voit la terre tourner, c'est rigolo.


Après avoir fait joujou avec toutes ces petites choses pendant un peu plus d'une heure, escaladé le méga gnomon, m'être fait défoncé la gueule par un garde parce que c'est interdit, et qui pour me punir m'a forcé à effacer toutes les photos que j'avais pu prendre de la haut (en fait, avec un léger tip, ça se serait probablement arrangé, mais que nenni, j'ai des principes, et plus de petite monnaie), je refais un tour global du complexe. Vraiment très original, ce truc, chouette chouette chouette !


Reprenage du même rickshaw, qui m'attendait au chaud, buvage d'environ 3L d'eau cul sec (fait chaud, bordel !), repassage devant le palais des vents, pour être sur que c'est bien une arnaque. Bon, en fait, avec un poil de recul, c'est pas si mal, mais les vendeurs des boutiques autour sont beaucoup trop lours pour donner envie d'y rester plus de 3 minutes. Dommage, vraiment, et encore, le pire est à venir (ce suspense de ouf !)

Ensuite, direction le Jahal Mahal (j'ai un peu de mahal avec tous les noms, ils se ressemblent un peu trop à mon gout), qui est un petit palais, construit au milieu d'un lac. Très fort choupi, comme vous pouvez le voir ! Ca doit être bien de dormir la (c'est un hotel, maintenant).




Au passage, amenage à un endroit, ou tous les chauffeurs de rickshaw emmènent les touristes, où on peut faire de l'éléphant, moyennant moult finance, sur laquelle le chauffeur doit avoir une chouette commission.

So, to ride or not to ride, that's the question. Je sais qu'il y a moyen d'en faire le lendemain, au palais d'Amber, mais où les éléphants sont maltraités pour que les touristes soient à l'aise. Ici, ca a l'air plus naturel, et je préfère enrichir mon gentil chauffeur tandis qu'un exploiteur indigne d'animal trompu. Petit négo, 250 roupies les 15 min d'éléphants, essayons donc.

Bon ben voila, me voila, pour commencer, sur l'autoroute en éléphant. C'est assez original, on est haut, ça avance pas, et on manque de se casser la gueule tous les 3m (parce que la "nacelle" est suffisament peu serrée pour ne pas blesser l'éléphant, en fait, donc c'est pas plus mal). Voila, j'ai mon permis Elephant, c'est trop facile en fait.

Retour vers la vieille ville, au passage, visite d'un site oublié, où j'étais absolument seul, les cénotaphes des anciens maharadjah de Jaipur. De vieux petits espèces de tombeaux, au milieu d'un jardin à peu près abandonné, très très très intéressant, et reposant après l'agitation de la ville.


Mais pourquoi ce truc est rouge ?

Ensuite, petit tour de la ville rose en rickshaw, puis départ vers Monkey Temple. En fait, un temple dédié au dieu Soleil, sur une colline surplombant la ville (le point de vue est l'intérêt principal du lieu), où les singes aiment à squatter le soir venu. Ascension à pied de la colline, par 35°C, youpi, on rigole bien. Au milieu du chemin, j'entend des gens derrière moi, et sent un truc bizarre sur mon cou

Un singe ? Que nenni, c'eut été trop simple ! Une charmante villageoise, pour essayer de me soutirer quelques roupies, n'avaient rien trouvé mieux que de me foutre son cobra apprivoisé dans le cou ! Si un jour vous voulez voir si vous êtes cardiaques, tournez la tête vers la gauche, et voyez une tête de cobra a 10cm de vous, c'est un bon test. Heureusement que j'ai pas une peur panique de ce genre de bestiole, ca m'a évité de courir pendant 3 jours pour m'en éloigner. Bon, la greluche a compris que c'était pas trop mon trip ce genre de chose, tant mieux, continuons la montée.

Tiens, il y a vraiment des singes, qui passent leur temps à bouffer des bananes, s'épouiller, et niquer copieusement dans tous les sens. J'ai d'ailleurs croisé une touriste chinoise qui paraissait rêveuse devant ce spectacle (pas les bananes, hein). A mon avis, ça lui rappelait de trop vieux souvenirs, à bon entendeur !

Arrivé en haut, après avoir esquivé une patrouille de vaches et un troupeau de militaires armés jusqu'aux couilles, voila le Temple du Dieu Soleil ! On enlève ses chaussures, on fait une offrande au dieu (qui ne partira pas du tout dans la poche du gardien dès que vous avez le dos tournée, qu'est ce que vous croyez, noooooon), et hop, on peut profiter de la vue sur Jaipur qui est en effet assez sexy. Une espèce de clameur qui monte de la ville (5 millions d'habitants, pourtant c'est pas grand, je sais pas où ils les rangent), le soleil qui se couche, les singes qui copulent, la chinoise qui revasse, bref, le paradis !


On dit bonjour à Monsieur et Madame Soleil !!

Après cette contemplation, il se fait tard, tiflette. Redescente, en esquivant la villageoise vicieuse, filage de cacahuètes aux singes (qui viennent chercher la bouffe tout en niquant, une technique ancestrale remarquable).

Ah, on a encore un peu de temps, filons donc voir un temple hindou encore en activité. Re enlevage de chaussure (après une journée de marche, je plains le shoes keeper, mais bon, la n'est pas la question), jurage sur l'honneur que je n'ai pas d'appareil photos (j'ai beaucoup trop cliqué sur "Yes, I am over 18" depuis ma jeunesse pour avoir un tant soit peu d'honneur restant), et hop, on rentre.

Clairement, je dérange. C'est pas du tout touristique comme lieu en fait. Le culte hindou, j'y connais rien, donc je me terre silencieusement dans un coin pour essayer de capter quelque chose. Les gens se mettent à plas ventre devant des idoles, puis à genoux, et prient pendant des heures. A part ca, pas grand chose. Au péril de ma vie (de toute façon, depuis que j'ai dit que les mendiantes indiennes etaient plus faciles à violer vu qu'elles ont pas de jambes, je sais que j'irai en enfer), je vous ramène des photos. Ne les distribuez pas s'il vous plait, Kali est sur mes pas, et j'ai pas super envie de me faire arracher le coeur. J'ai survécu au cobra, c'est bon pour aujourd'hui.



En rentrant a l'hotel (fiotte, un peu, mais bon, un peu fourbu je suis), on passe devant l'Albert Hall (pas le Royal, non, celui qui y ressemble pas du tout et qui est à Jaipur). L'architecture indienne du XVIII°, on aime ou on n'aime pas. L'architecture victorienne, pareil. Mais le mélange des deux, c'est objectivement à vomir. La preuve.




Après cette courte escale, go back to the hotel. Rendez vous avec le rickshaw (quand on tient à peu près honnête, on le lâche pas) pour la visite des palais et forts entourant la ville à 7h30 le lendemain. Diner (tout seul, snifff) sur une jolie terrasse dominant Jaipur, regalage à la bouffe indienne super bonne, et gogo dodo. La nuit dernière fut courte, essayons de ne pas être complètement à l'arrache le lendemain.


Ici s'achève le récit de ce premier jour à Jaipur. Paix en Suisse !



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